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Une (belle) histoire de piano...

Tout commence en février 1996, dans les couloirs du Château Chanorier à Croissy,  où sommeille un vieux piano oublié de tous... 

Le pianiste Yves Henry, accompagnant sa fille à la bibliothèque qui se trouve alors au rez-de-chaussée du Château, tombe nez-à-nez avec un piano à queue très ancien, assez élégant mais recouvert de poussière et de toute évidence en très mauvais état.

Interloqué par la présence de cet instrument en ce lieu, il le regarde de plus près et s'aperçoit qu'il s'agit en réalité d'un instrument très rare : un piano à queue du facteur Pleyel qui porte le numéro 5612, ce qui, selon les registres de Pleyel, donne une date de sortie d'atelier début 1837

Intrigué, il prend des photos de l'instrument et va chercher à connaître son histoire. Dans la semaine qui suit, il découvre dans Le Monde de la musique un article sur Chopin au centre duquel trône la photo du dernier  piano Pleyel que le compositeur avait chez lui en 1849, année de sa mort. Yves Henry remarque alors que l'instrument semble présenter des points communs avec celui qui se trouve alors au Château Chanorier. Il décide de retourner au Château, magazine en main, et constate qu'il s'agit effectivement d'un modèle très proche de celui de Chopin.

Que fait un tel piano, à l'abandon dans un couloir, alors qu'il devrait être dans un musée ? Devant ce mystère, mais convaincu qu'il faut que cette situation cesse et que cet instrument soit protégé, Yves Henry sollicite un rendez-vous auprès du maire de Croissy sur Seine fraîchement élu : Jean-Henri Ricard. Reçu rapidement par ce dernier, il lui explique l'intérêt que représente cet instrument en terme de patrimoine et le convainc qu'il faut agir sans tarder. Le maire le charge alors de créer une association qui puisse sauver ce piano et le faire revivre.

C'est ainsi qu'en mai 1996 l'association pour la sauvegarde et la mise en valeur du piano Pleyel Chopin de Croissy n°5612 est créée. Sa mission sera de réunir des fonds pour restaurer l'instrument puis de le faire revivre au travers d'événements dédiés à la musique romantique de l'époque de Chopin.

Sans attendre, l'association empruntera les fonds nécessaires à la restauration. C'est ainsi que dès la fin 1996, l'instrument sera démonté dans les ateliers Bédel à Malakoff (repris depuis par la Maison Nebout). La restauration débutera à la mi 1997 et s'achèvera en 1999, année du 150ème anniversaire de la mort de Chopin. 

L'instrument restauré sonnera pour la première fois dans les ateliers du restaurateur le 29 mai 1999 en présence du maire de Croissy, Jean-Henri Ricard, d'Yves Henry et de quelques membres fondateurs de l'association. Un grand moment auquel participa le pianiste Dominique Merlet, grand pédagogue et spécialiste de Chopin, très intéressé d'évaluer le résultat.

25 années ont passé, pendant lesquelles l'instrument restauré a beaucoup joué, beaucoup voyagé en France (Nohant), comme à l'étranger (Bergame), jusqu'au moment où il a retrouvé le Château Chanorier, mais cette fois dans un véritable écrin réalisé pour lui.

En mai 2013, nous avons inauguré le Salon romantique, dont le Pleyel de Croissy ne sort plus désormais. Il en est l'élément central, autour duquel rayonne désormais l'association.

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